L’Uni de Lausanne décroche un projet européen sur le diabète
RechercheUn spécialiste de l’UNIL va coordonner un programme à 20 millions d’euros visant à mieux comprendre la diversité de cette maladie.
Pourquoi certains diabétiques voient-ils très vite leur santé se dégrader alors que d’autres continuent à vivre presque comme si de rien n’était pendant près de dix ans? Le nouveau programme de recherche médicale que coordonne l’Université de Lausanne (UNIL) devrait permettre de trouver des réponses.
Le professeur Bernard Thorens, rattaché notamment au Centre intégratif de génomique de l’UNIL, est un spécialiste mondialement reconnu de cette maladie. C’est lui qui va administrer et codiriger RHAPSODY, le programme en question, durant quatre années.
«Nous n’en savons pas assez sur les mécanismes qui font que l’évolution du diabète de type II est plus ou moins rapide selon les patients, explique le chercheur. Or, grâce à ce nouveau programme, nous allons avoir accès à des cohortes totalisant des dizaines de milliers de patients dans plusieurs pays européens. Certains d’entre eux sont suivis depuis quinze ou vingt ans. Cela permettra de comparer les données.»
Il faudra cependant réussir à rendre compatibles entre elles les différentes bases de données impliquées, de permettre l’accès des unes aux autres tout en préservant la vie privée des personnes auxquelles ces données correspondent. Ce à quoi vont servir, dans un premier temps, les financements mis à disposition par l’Union européenne et plusieurs entreprises pharmaceutiques.
Mieux adapter les traitements
RHAPSODY, qui regroupe plusieurs universités européennes, l’UNIL, l’ISB (Institut suisse de bio-informatique) et des sociétés pharmaceutiques, fait en effet partie d’une initiative européenne où public et privé collaborent dans le domaine de la santé.
«Dans un deuxième temps, nous allons chercher à identifier des marqueurs biologiques, sur la base d’échantillons disponibles, par exemple de sang, continue Bernard Thorens. Le but est de savoir comment tel ou tel patient peut réagir face à tel ou tel traitement existant.» Ce qui pourrait logiquement conduire à mieux adapter ces traitements.
Selon Bernard Thorens, la participation de l’UNIL n’est pas financée par Bruxelles. Une conséquence du vote helvétique du 9 février sur l’immigration de masse. «Nous sommes considérés comme venant d’un pays tiers, c’est donc Berne qui nous alloue un subside.» Quant au fait que ce soit un Suisse qui puisse jouer le rôle de coordinateur d’un projet de recherche européen, il s’agit d’une exception.
«Il n’existe aucun texte qui l’interdise, précise Bernard Thorens. J’ai déjà joué ce rôle pour des projets européens liés au diabète. Il se trouve qu’une partie des équipes concernées par RHAPSODY provient de ces projets précédents. Et personne d’autre ne s’est annoncé pour faire ce boulot.» (24 heures)