The Benton group was in Le Matin, Oct. 24, 2016

Des mouches bousculent des théories génétiques 

Des scientifiques de l’UNIL se sont penchés sur l’odorant des mouches.

L'étude a été relayée dans la revue Nature.

Image: Illustration/AFP

Il arrive qu’un gène soit muté et devienne non fonctionnel, on l’appelle alors un pseudogène, explique l’UNIL dans un communiqué. Sous la houlette du professeur Richard Benton, lauréat du prix Latsis 2015 et grand spécialiste de l’odorat des mouches, des chercheurs ont pris en compte cette donne dans le cadre de leurs travaux sur ces insectes. Et ont fait une découverte.

Contre toute attente, chez la Drosophilia sechellia, une mouche vivant exclusivement aux Seychelles, un pseudogène du récepteur olfactif était en fait toujours actif. «Autrement dit, cela signifie que cette espèce de mouche est toujours capable de sentir des odeurs grâce à son récepteur olfactif codé par un pseudogène», explique Lucia Prieto-Godino, première auteure de l’étude et post-doctorante, citée dans le communiqué.

Ne pas muter

L’équipe du Centre intégratif de génomique de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL a alors cherché à savoir comment ce pseudogène pouvait encore fonctionner. Réponse: le récepteur a conservé ses fonctionnalités grâce à un mécanisme permettant à la cellule d’ignorer la mutation.

En continuant leurs recherches, les scientifiques ont pu constater d’autres exemples de pseudogènes fonctionnels chez d’autres espèces. Ce qui leur laisse penser que ce phénomène est plus global.

Ils estiment que leurs recherches invitent dès lors à «reconsidérer la fonction de centaines de pseudogènes présumés dans le génome de la mouche, de l’humain ou d’autres organismes vivants, non seulement pour les pseudogènes des récepteurs olfactifs, mais aussi pour toutes les autres classes de molécules». (ats/nxp)

Lien vers la publication dans la revue Nature

Lien vers l’article paru dans “24 heures”, Oct. 24, 2016

Lien vers le reportage TV diffusé sur RTS info, Oct. 24, 2016