Le travail des chercheurs de l’UNIL, publié lundi sur le site de la revue Nature, remet en question certaines théories génétiques.
Il arrive qu’un gène soit muté et devienne non fonctionnel, on l’appelle alors un pseudogène, explique l’UNIL dans un communiqué. Sous la houlette du professeur Richard Benton, lauréat du prix Latsis 2015 et grand spécialiste de l’odorat des mouches, des chercheurs ont pris en compte cette donne dans le cadre de leurs travaux sur ces insectes.
Sentir sans le gène adéquat
Contre toute attente, chez la Drosophilia sechellia, une mouche vivant exclusivement aux Seychelles, un pseudogène du récepteur olfactif était en fait toujours actif.
“Cela signifie que cette espèce de mouche est toujours capable de sentir des odeurs grâce à son récepteur olfactif codé par un pseudogène”, explique Lucia Prieto-Godino, une des auteurs de l’étude.
Les chercheurs l’expliquent par le fait que le récepteur a conservé ses fonctionnalités grâce à un mécanisme permettant à la cellule d’ignorer la mutation.
ats/sbad
Phénomène plus global
Ils estiment que leurs recherches invitent dès lors à “reconsidérer la fonction de centaines de pseudogènes présumés dans le génome de la mouche, de l’humain ou d’autres organismes vivants, non seulement pour les pseudogènes des récepteurs olfactifs, mais aussi pour toutes les autres classes de molécules”.