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Le Prof. Thorens pilote un consortium «diabète» européen
Une nouvelle initiative de santé publique
Afin de faire face au problème de santé publique que pose le développement de certaines maladies, la Communauté Européenne lance l'”Innovative Medicines Intiative” (IMI). Cette initiative novatrice vise à renforcer les liens entre recherche fondamentale et recherche appliquée en créant des synergies. Ainsi, les chercheurs pourront bénéficier de nouveaux financements importants qui devraient leur permettre de réaliser des avancées décisives dans la connaissance de certaines maladies. Les industries pharmaceutiques, qui fourniront d’importants moyens infrastructurels et techniques, bénéficieront, quant à elles, des nouvelles connaissances acquises. Quelque deux milliards d’euros sont budgétés pour l’ensemble des projets IMI pour la période 2008-2013, dont celui mené par le Prof. Bernard Thorens.
Une équipe suisse à la pointe de la recherche
Le projet que mènera le Prof. Bernard Thorens est crucial: pas moins de quinze groupes de recherche issus de divers pays européens et huit entreprises pharmaceutiques se lancent dans l’aventure. Le fait que ce chercheur lausannois soit parvenu à mettre sur pied un consortium de chercheurs internationalement compétitifs et à convaincre tant la Communauté européenne que les partenaires de l’industrie pharmaceutique de la pertinence du projet n’est pas une surprise. Les travaux de son groupe sur un récepteur hormonal, le GLP-1, ont notamment permis la récente mise sur le marché de nouveaux médicaments contre cette maladie. Outre l’équipe du Prof. Bernard Thorens, deux autres groupes helvétiques, l’un rattaché à l’UNIGE et l’autre à l’Institut Suisse de Bioinformatique, participent au projet.
Une feuille de route précise
Les objectifs du projet IMI sont clairs. Il s’agira, d’une part, de développer de nouveaux instruments de recherche et de test. La mise au point de nouvelles méthodes d’imagerie et de culture devrait, par exemple, permettre de visualiser les cellules beta in vivo et d’obtenir des lignées cellulaires stables et caractéristiques. L’identification de marqueurs typiques dans le plasma sanguin constituera, par ailleurs, un moyen simple et clair de pronostiquer et suivre le développement de la maladie.
D’autre part, il s’agira de mieux comprendre les bases génétiques du diabète qui, comme tant d’autres maladies, touche en priorité des individus génétiquement prédisposés. Pour ce faire, les chercheurs feront notamment appel aux techniques récentes et extrêmement puissantes de la génomique et de la bioinformatique, qui permettent de travailler sur de très nombreux échantillons et de les analyser sous de multiples facettes. Cette approche devrait également permettre d’identifier de nouveaux gènes-clés responsables de la maladie et qui constituent autant de cibles potentielles pour de nouveaux traitements. Enfin, les scientifiques chercheront à développer un système qui permettra de moduler l’action de ces cibles potentielles uniquement dans les cellules beta, afin de pouvoir caractériser clairement leur action et d’envisager peut-être, à terme, un traitement avec des effets secondaires limités.
L’importance du diabète
Le diabète de type 2 touche un nombre toujours croissant d’individus au niveau mondial et concerne tant les pays développés que ceux en voie de développement. Avec des projections qui estiment à plus de 300 millions le nombre de personnes qui seront touchées à travers le monde en 2030, certains n’hésitent pas à prononcer le mot de “pandémie”. Les conséquences seront importantes: l’espérance de vie, qui n’a fait que croître dans l’immense majorité des régions du monde au XXème siècle, risque désormais de diminuer suite aux complications et à la mortalité liées au diabète dans la population générale. Si la première approche face à ces risques demeure la prévention, en favorisant des habitudes alimentaires saines et de l’exercice physique, le développement de nouvelles thérapies reste indispensable.
Le diabète de type 2 en bref
La production d’insuline, une hormone sécrétée par les cellules beta du pancréas, joue un rôle essentiel dans le contrôle du taux de glucose sanguin. L’insuline permet en effet à différents tissus, principalement les muscles et le tissu adipeux, d’utiliser le glucose sanguin. Les personnes diabétiques souffrent d’une diminution du nombre de cellules beta, alors que les cellules restantes perdent progressivement leur capacité à sécréter de l’insuline.